Le meilleur vin mousseux du monde... est belge!
RTBF / 13 mai 2019
Grande effervescence dans le petit monde la bulle : pour la première fois depuis sa création, le prestigieux concours mondial de Bruxelles n'a pas couronné de champagne français. Cette 26ème édition a vu le jury décerner le prix de la Révélation Internationale à un domaine belge, celui du Chant d'Éole, à Quévy.
Grande effervescence dans le petit monde la bulle : pour la première fois depuis sa création, le prestigieux concours mondial de Bruxelles n'a pas couronné de champagne français. Cette 26ème édition a vu le jury décerner le prix de la Révélation Internationale à un domaine belge, celui du Chant d'Éole, à Quévy.
« C'est très étonnant comme résultat, explique le directeur du concours Thomas Costenoble. D'ailleurs, on a même dû analyser et réinterroger les dégustateurs une seconde fois. Ils étaient les premiers étonnés, mais quand la qualité est là, les résultats sont implacables. »
Les vignes sont dominées par une demi-douzaine d'éoliennes, dont les pales tournaient méthodiquement ce lundi midi. Plus bas à l'intérieur d'un bâtiment moderne et gris, quelques bouchons de la Cuvée Prestige 2014 sautaient. Les responsables du domaine recevaient officiellement leur distinction.
« Pour nous, c'est un honneur et un privilège, explique Hubert Ewbank, le CEO du domaine. On met tellement d'énergie et de passion dans notre métier que de recevoir une telle reconnaissance, c'est exceptionnel. »
"Une reconnaissance internationale"
« Ce prix bouleverse évidemment le monde du vin, analyse le directeur. Pour la Belgique, c'est une moment exceptionnel. On nous voyait comme des amateurs, une petite des régions faisant du vin... Enfin, nous avons une reconnaissance internationale. Pour le Chant d'Éole comme pour les autres vignobles belges, je pense qu'une page s'est tournée. »
« Ici, c'est Disneyland »
Le domaine de 15 hectares a été créé en 2011. Aujourd'hui, il est constitué de 130.000 pieds de vignes, pour 80.000 mises en bouteilles annuelles. Des chiffres rendus notamment possible grâce à l'arrivée, il y a un an, d'un nouveau responsable production, venu tout droit de Bordeaux.
« Je ne savais même pas que le vin Belge existait, sourit German Mulet avec son accent argentin. Mais lorsque je suis arrivé pour mon entretien d'embauche, ce que j'ai vu, c'était Disneyland. Il y a avait tout. »
Tout ce qu'il faut, en terme de financements, de connaissances et d'infrastructures, pour produire un vrai produit de qualité. Mais cela va-t-il chambouler la donne, dans le monde du mousseux? Absolument pas.
« C'est une petite révolution, mais il n'y aura pas de guerre de mousseux, nous assure Thomas Costenoble. La quantité produite ici ne peut pas rivaliser celle produites en France. La Champagne restera leader du vin mousseux, ce n'est pas la petite Wallonie ou cette petite Belgique, qui mettra à mal cette hégémonie française. »